Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ecrire pour arrêter le temps

1 août 2015

Un homme ça ne pleure pas

 

Assise en tailleur sur le tapis du salon. J’écoutais le chant des oiseaux ,un livre de poche à la main. J'ai bu un thé , puis un café , loin du tumulte de la semaine, ouf.

Dans la maison ensoleillée , alors que tout le monde dormait encore, il s'est éteint à la page 260 comme dans la chanson d' Asnavour, « Ils sont venus , ils sont tous là , elle va mourir la mama » Sauf que là, ce n'était pas la Mama, mais le Padre, le cordonnier Algérien, celui de Faiza Guène, celui qui ne pleure pas et qui a donné son nom au roman « Un homme ça ne pleure pas »J'y ai retrouvé l'écriture chaleureuse et vivante de « Kiffe kiffe demain ».

Dounia, Mina, Mourad sont ses enfants, les enfants du padre, ils se croisent, « se reconnaissent et se perdent de vue », et puis la vie nous pousse, les ruptures et les retrouvailles, et le silence qui parle parfois tellement mieux qu'un grand discours. Certains ne donnent plus de nouvelles aux parents parce que le temps passe, parce qu'ils n'ont pas eu « assez d'amour ou de tendresse ».
Ce livre parle de la société, et de la place que chacun d'entre nous va y trouver, ou pas. On y parle de l'identité, des disparités sociales, de l'amour familial et filial.

Mourad est Algérien et prof stagiaire de français , il aimait lire Babar quand il était petit , un livre sur le colonialisme français , analyse t-il. L'inspecteur lui dit « qu'il va devoir faire le deuil de la littérature, et de tout ce qu'il a appris à l'université ». 
Il fera ses armes dans la classe, et avant de commencer son cours il imagine qu'il est un char d'assaut, il se prépare ainsi à affronter la réalité des élèves, ceux des quartiers difficiles, et derrière l'histoire, il y a ces questions :

Qu'est ce que l'enfance, puis l'adolescence et la vieillesse et vieillir « La bonne affaire » comme disait Jacques Brel... Ce livre m'a plût car il parle de l'héritage familial et culturel de chacun d'entre nous, celle de Mourad m'a touchée. « Un homme ca ne pleure pas !»

« Si je devais dire une dernière chose à son sujet , je le ferais avec un accent de journaliste : le padre était peu-être illettré, mais il savait me lire mieux que personne.

Désormais, il nous faut repartir de zéro. 
Mais c'est toujours la même rengaine : personne ne repart jamais de zéro, pas même les Arabes qui l'ont pourtant inventé, comme disait le padre ».

When the night has come
And the land is dark 
And the moon is the only light I see
No I won't be afraid
No I won't be afraid 
Just as long as you stand
Stand by me »

Oh darling, darling

 

Publicité
1 mars 2015

Alexandre Jollien

Il est gravement handicapé, j'ai fais sa connaissance sur la route, entre Plélan et Montauban de Bretagne; Nous l'avons écouté avec intérêt, et attention. Il a trois enfants et une femme qui l'aime. C'est sur France-Inter que j'ai entendu sa voix la première fois; Il est animé d'une force et d'une volonté surprenante; Il sait rire de lui même. Nous avons beaucoup à apprendre de lui, je vous livre ici des extraits choisis du Petit traîté de l'abandon. 

Il s'agit d'un essais de philosophie  à utiliser au quotidien, plusieurs thèmes sont abordés, ainsi la Gratuité:

"Vivre sans pourquoi m'aide beaucoup lorsque je suis déterminé par des buts: 

-Je dois faire celà pour être heureux; Si je n'ai pas atteint cet objectif cette année, ma vie sera loupée. La vie n'est pas à réussir. Ce n'est pas un objectif. Vivre est à soi sa propre fin. Quand je regardais ce matin ma petite Céleste gigoter sur la table à langer, elle était tout sourire. Elle s'observait les doigts de pieds et les doigts de main, j'avais sous les yeux le spectacle d'une joie totale et d'une confiance absolue. Elle ne se demandait pas pourquoi je suis là ? Elle ne faisait pas la belle devant son papa, elle était là, rieuse et ouverte à la vie; Je me suis imaginé deux minutes à sa place, allongé sur le dos , les pattes en l'air; Je me serais demandé quand est ce que ça va finir, je vais attraper froid ?

Et pourquoi papa me regarde comme ça ? La simplicité du bébé , c'est la gratuité. Le petit enfant est un maître en humanité car il vit dans le présent. Céleste ne se prépare pas à vivre; elle vit. La gratuité est déjà donnée. Je n'ai qu'à tendre les bras. 

Le chapitre La bienveillance  me plait particulièrement :

Le mot bienveillance vient du mot latin "bene volens", bénévolat, c'est d'abord vouloir le bien des autres.(...) L'autre jour j'étais dans ma chambre et j'avais envie de manger un yaourt. J'ai appelé mon fils pour qu'il m'aide, et il a placé le yaourt derrière mon bol de méditation sans cuillère. Je lui ai dit: "Augustin, quand on a un papa handicapé , on ne met pas le yaourt derrière le bol de méditation. Je n'arrive pas à le prendre." Alors , mon petit garçon, avec ses petites mains à prit le yaourt et l'a posé devant moi. Et je lui ai encore dis sèchement, "mais ou as tu mis la cuillère". Il m'a regardé , il avait oublié la cuillère. Alors, j'ai pris le maillet qui me sert à taper sur le gong et je l'ai plongé dans le yaourt. J'ai mangé avec ça et on a éclaté de rire. 

 

 

 

 

 

28 février 2015

Légereté soutenable



Grand prix littéraire des lectrices 2004- Albin Michel

"Passagère du silence"- Fabienne Verdier

 

 

C'est un moment de bonheur- Une écriture tendre et émouvante...
Je vous livre quelque passages que j'ai noté au fil des pages,  en déchirant des bouts de papier ; Je l'ai dévoré, et j'aimerai y être encore. Je l'ai lue à voix haute à mon ami, qui avait quelques difficultés à comprendre la passion qui m'animait à la lecture de ce récit... finalement, il est rentré dans l'histoire.

"Il voyait tout ; il voyait que je n'avais pas encore atteins ce que pouvait contenir cette matrice qu'est le trait. Pendant des mois , je me suis exercée encore et encore, et un jour miracle, mon trait était parfait ! Nous avons fêté ma réussite: il m'a invitée au restaurant, puis à l'opéra. Ce soir je bois s'est t-il écrié. Tu a saisi la base. Nous allons pouvoir passer aux autres traits. Nous irons beaucoup plus vite. Le premier pas est le plus difficile. Ensuite on peut parcourir des infinis.

Il m'interdisait de peindre sans avoir à l'esprit , le roulement du tonnerre, le déferlement de la vague, ou le cailloux qui dévale. Ils doivent être présent dans ton esprit avant que tu poses ton pinceau sur le papier , sans cela, tu ne parviendras pas à les traduire. ....

Je n'en pouvais plus de travailler avec de l'encre noire, et je lui ai demandé si je pouvais égayer d'un peu de couleur mes exercices. 
-Non seulement tu ne va pas mettre de couleurs, mais tu vas encore travailler le noir pendant des années. 


-C'est difficile , mais fais moi confiance, lorsqu'au bout de quelques années, tu viendras à la couleur, ton interprétation de la lumière sera d'une richesse bien plus précieuse... le noir est le révélateur premier de la lumière dans la matière...

Tout est dans la juste mesure des oppositions. En occident, vous aimez les extrêmes; pour vous le juste milieu est synonyme de fadeur. Pour nous les chinois, le juste milieu, c'est d'épouser la vie , la paix. L'harmonie de la nature est basée sur le juste milieu.

Il s'agit de suggérer sans jamais montrer les choses, disait le maître, l'ineffable en peinture naît de ce secret: la suggestion.  C'est dans l'inachevé qu'on laisse la vie s'installer. Si on tente d'achever le tableau, disait le maître, il meurt.



23 février 2015

Jazz

Juste un petit billet ce soir, même s'il est  tard...  Wiplash, c'est le nom d'un morceau de musique jazz, celui qui a donné son nom au titre du  film que je suis allée voir au cinéma. Dans une salle comble, bien callée dans mon fauteuil, j'ai pu assister  au jeu extraordinaire des deux acteurs qui font l'histoire; celle d'un professseur, chef d'orchestre et de son élève "batteur". Entre l'élève et son 'enseignant, des rapports particuliers s'installent petit à petit, ils apprennent à se connaître, pour le meilleur comme pour le pire. Mais pour être "un bon", il faut faire des sacrifices, apprendre à souffrir.

C'est la première leçon que reçoie le jeune homme. On a rien sans mal, après peu-être viendra le plaisir. Face aux brimades et aux colères du prof L'élève travaille  avec acharnement pour atteindre son but. Physiquement il est très éprouvé, il veut   être à la hauteur de ce qu'on lui demande. Alors,  Il n'hésite pas à mouiller sa chemise, et c'est  le cas de le dire. L'apprentissage se fait donc  dans la douleur et le rapport de force. Wiplash est un film qui évoque la nécessité du travail quotidien et régulier pour parvenir à l'excellence, ici en l'occurence , c'est de l'art de  la musique dont il s'agit.  Lorsque les dernières images du film sont apparues à l'écran  le public à applaudit, comme s'il avait assisté au concert qui avait vraiment eu lieu dans le film,  génial non ?

11 février 2015

L'or brille dans la nuit

 

J'ai découvert Claudie Gallay en lisant son roman : Les déferlantes ; formidable petit paquet de Noël de 2012 . Ce roman à l'eau de mer, est une peinture rude et abrupte comme les falaises d'Etretat . On y voit évoluer un artiste peintre dont la porte n'est jamais close. De temps à autre, il accueille son amie et amoureuse, mais parfois , il doit travailler et l'Art ne laisse alors entrer personne …
Il y a aussi ce bar ou les vagues laissent des traces sur la vitrine ; On ne peut pas lutter contre les éléments, quand la tempête fais rage, en Normandie . On y déguste des crevettes grises avec du muscadet ; La patronne est désagréable, et acariâtre à l'image de l'Estaminet moite et humide dont elle est la gérante . Et puis, telle une ombre dans ce tableau impressionniste , il y a ce monsieur âgé dont la personnalité fragile et taciturne sort peu à peu de la brume lorsqu'il se raconte . Il va et vient épié par les voisins indiscrets, et sa vie est ponctuée par les visites d'une jeune femme missionnée par le gouvernement pour pointer le nombre de mouettes sur la falaise. IL habite une petite maison, certains disent disent qu'elle sera bientôt vendue.

J'aime le hasard , il m'apporte au quotidien des petites et des grandes joies ; L'autre jour je cherchais un livre, une lecture captivante dans les rayons de la Médiathèque de Plélan ; et Je crois que l'appel du large m'a guidée à nouveau ; En effet, mon regard s'est arrêté sur le nom de Claudie Gallay. Je la connais me suis je dis, en souriant intérieurement. J'ai respiré l'odeur du goémon sur la plage... Le titre de ce nouveau livre, c'était Dans l'or du temps . Le hasard a donc bien fait les choses , une fois de plus.

Il est 13H 30 , je viens de terminer le roman. Je ne voulais pas le quitter sans vous en avoir touché deux mots .

Toujours au bord de la mer, C'est l'histoire d'une rencontre tendre entre un adulte père de famille et une vieille dame sans enfants qui sent la mort approcher. Elle porte un fardeau dont il va la délester en l 'écoutant parler. Elle, à l'image des Indiens Hopi d’Arizona dont elle à partagé l'existence avec son père en 1941, c'est la beauté du monde, qu'elle veut partager avec cet homme, qu'elle ne connaît pas encore. Elle sait que l'existence est précieuse, il va apprendre les roses et les lucioles mais aussi le courage et la dignité du peuple indien à travers le récit qu'elle va lui faire par petites touches, entre deux tasses de thé.

Il entendra l'histoire du groupe des surréalistes, dont André Breton, Max Ernst, et Claude Levis Strauss faisaient partie. C'était les amis de son père. Leur long voyage pour arriver en Amérique, ou ils découvriront les coutumes des Indiens qui ne sont pas celles des blancs ;
Les indiens ne voulaient pas qu'on les prennent en photo, ils avaient peur qu'on vole leur âme . Et pour faire tomber la pluie quand il faisait trop chaud, ils dansaient avec des serpents venimeux, il ne fallait pas avoir peur, sinon le serpent pouvait mordre, et la mort foudroyante s'en suivait rapidement . L'or du temps, c'est ce passé qui vit en chacun de nous, ce sont nos frères, les Indiens. 
Ce qui est invisible est parfois visible a qui sait regarder, contempler, aller au fond des choses. Mais il faut être assez vigilant pour ne pas se laisser emporter par la déferlante.

 

 

 

Publicité
9 février 2015

Ca va passer très vite

 

 

C'est la première semaine des vacances ; Ah, je vais pouvoir faire plein de choses ; comme, écrire, ranger, classer, manger, nager, plein de verbes à l'infinitif . Pour commencer, pas de réveil, pas de contraintes horaires, pas d'école. Ca va passer très vite ! C'est dimanche aujourd'hui, le ciel est brillant et très bleu, il fait froid, c'était encore blanc ce matin ; Cela fais deux jours que je mange n'importe quoi, j'ai décidé de m’intéresser à mon alimentation , j'ai donc acheté un dos de cabillaud, et le met au four dans du papier alu, avec un filet d'huile d'olive et un jus de citron, je cuis un peu de riz bas mati pour aller avec. Hum... Et en dessert ? j'engloutis deux pamplemousses .

 J'aime ce dimanche et le rythme de la journée, une journée lumineuse. Dehors, les oiseaux piaillent, le rouge gorge s'approche prudemment, je l'observe sans bouger. On s'épie. Le poisson est cuit, et le riz est à point, je me réjouis des plaisirs de la table ; 

Et puis la lumière décroit, le silence s'installe et prend toute la place dans ma maison vide . Le rouge gorge et les moineaux sont partis. Ou sont-ils tous  ? Je regarde dans les chambres, personne . Le chat a investit les lieux . Il dort sur le coussin turquoise . Il se sent observé et lève une tête endormie :

« Oui, que se passe t-il  je ne suis pas à ma place ? » semble t-il me dire. Je constate effectivement , que l'endroit est déserté. Par terre un nombre incroyable de choses jonche le sol ; Je pousse la porte et laisse le chat  dormir . Je ferme aussi l'autre chambre, et regarde les lits vides... Quand ils étaient petits, j'adorais aller les regarder dormir . Aujourd'hui , ils sont grands, il me faut toujours deux jours pour m'habituer à la maison vide .

 Je suis très occupée, je dois écrire, classer, ranger et faire du thé. Ca va passer très vite .

 

 

 

 

 

1 février 2015

Y auras t-il de la neige ?

Avant de démarrer la voiture, ces jours ci, il faut mettre la bouilloire en route et faire couler de l'eau chaude sur le pare brise. Petit à petit, le givre disparaît, parfois l'eau chaude gèle à nouveau; Il fait froid, un froid qui mord, cinglant , alors, je me  dépêche de démarrer, et roule ma poule ,  le moteur tourne et chauffe Marsel ! . Ca y est, on est presque  bien, j'ai posé mon manteau sur le siège à coté, et la belle voix de Barbara me réchauffe. J'ai fais du café,  je ne suis plus seule. Peu-être qu'elle en prendra, Barbara ?

 La nuit est encore noire, mais le petit matin approche. Je file, 90 km/heures, et puis 110, vitesse limitée sur la quatre voies. "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous", dit Barbara; Je dépasse Ploêrmel, et vais prendre Vannes à droite, je partage la route avec les camioneurs,  je double. "Vous étiez venus au rendez-vous, j'ai pleuré d'amour vous souvenez vous ?"

Là, à l'embranchement de Vannes, je dois me concentrer, il y a plus de circulation que tout à l'heure...Barbara enchaîne, c'est une autre chanson, tranquille,  "Je ne sais pas , je ne peux pas dire je t'aime", la route est moins belle , plus accidentée, l'asphalte moins lisse " alors j'ai fais une chanson et au piano, je veux te le dire".

 J'arrive bientôt, il fait jour maintenant, le cd est tout chaud, lorsque j'éteind le moteur.

"Au printemps , tu verras , je serais de retour, le printemps , c'est joli pour se parler d'amour, nous irons voir ensemble les jardins refleuris, et déambulerons dans les rues de Paris". Je monte les escaliers, c'est au troisième étage,  les élèves m'attendent , tout frais et reposés  "Ca ne prévient pas , ça arrive, et puis un matin au réveil, c'est presque rien, la joie de vivre". 

25 janvier 2015

Jolie rencontre et café

Jolie rencontre, et café
Par solen-piriou 
Le 25/01/2015

Comme tous les dimanches, je suis allée au marché; J'y ai trouvé des carottes, du céleri et un légume étrange, dont j'ai oublié le nom... Le vendeur m'a conseillé de le cuisiner comme les pommes de terres, à la poêle avec du beurre; Il ressemble à une grosse racine blanche, et me fait penser à certaines mauvaises herbes, très difficile à extraire de la terre du jardin. J'ai pris aussi du pain, un gros morceau pour la semaine, du beurre et un triangle de comté fruité; Et pour le dessert, bien sûr des clémentines non traitées, et quatre pamplemousses à deux euros, j'adore ça.
Fidèle à mon habitude dominicale, je suis passée pour prendre un thé à la menthe chez Isabelle; A la crêperie, j'ai reconnu le visage de Cécile. J'étais très contente de la voir, elle m'a proposé un café, je me suis donc installée à sa table; Nous avons parlé du Blog d 'Eric, et de son travail de critique littéraire, des éditeurs, petits et grands, de l'art et la manière de se faire connaître lorsqu'on écrit. Cécile était habillée de rouge et nous avons dégusté un petit café, tout en "papotant", la tasse était rouge .
En rentrant j'ai posé les cinq fruits et légumes dans la cuisine, et me suis mise à écrire.

Publicité
Ecrire pour arrêter le temps
Publicité
Archives
Publicité